Campus de la Plaine Ixelles
Les discutants pour la soirée sont : Barbara Santana psychologue au SSM Le Méridien, Membre de l’Association Freudienne de Belgique et Thomas Perilleux, sociologue, professeur à l’UCL et membre de l’Association Freudienne de Belgique.
Voici l’argument de Joëlle Conrotte :
Je propose d’appeler « bannissement » cette expérience que fait le demandeur d’asile lorsque sa requête de protection est refusée par l’Etat. Perdant alors tout droit de séjour ici, il perd aussi le droit de travailler, d’avoir une adresse, d’étudier, de se marier, etc.
L’épreuve du bannissement constitue un troisième temps de l’exil forcé, quand après avoir enduré des persécutions au pays d’origine, traversé les aléas d’une procédure juridique longue et éprouvante le réfugié se voit rejeté par l’État.
L’accueil clinique des personnes en précarité de séjour amène à entendre une série de plaintes (inactivité, insomnies, somatisations) qui témoignent de processus de déliaison à l’œuvre. Quel devenir est-il possible pour la subjectivité dans ces conditions ?
Quels sont les enjeux et les limites de l’écoute analytique avec ceux et celles qu’on nomme les « sans papiers » ?
La souffrance liée au bannissement est liée au droit, à la souveraineté de l’État Nation, elle exige un questionnement à la fois sur les conditions des processus d’humanisation et sur nos pratiques.